Conserver les cendres d’un proche défunt à la maison
Chez les familles qui choisissent la crémation, on remarque qu’il est de plus en plus courant de voir l’un des proches rapporter l’urne contenant les cendres de la personne défunte à la maison. Cette pratique permise au Québec (aucune loi n’encadre la disposition des cendres) comporte des avantages tout comme des inconvénients. Voici un bref portrait des bons et des moins bons côtés.
Les avantages
Une transition pendant le deuil
La présence de l’urne dans la maison peut permettre aux proches de s’accoutumer peu à peu à l’absence de la personne défunte, qui entraîne parfois de multiples bouleversements dans la vie quotidienne, surtout si elle habitait sous le même toit ou s’il s’agit d’une mort soudaine. Après la cérémonie funèbre ou lorsque les premières phases du deuil sont passées, l’urne peut être remise au columbarium ou inhumée, selon les dernières volontés de la personne défunte ou de la famille.
En outre, la proximité de l’urne favorise les confidences et la verbalisation des émotions ressenties pendant cette période difficile, particulièrement chez les enfants. On s’assure ainsi une transition sereine, à son rythme.
Un objet de décoration
Loin des récipients austères d’autrefois, les urnes modernes viennent dans une panoplie de modèles, de matériaux et de couleurs, de sorte qu’on peut souvent les confondre avec des objets de décoration. Elles ne risquent donc pas de créer de malaise chez les personnes qui sont en visite.
Si les urnes s’avèrent trop volumineuses pour l’espace dont on dispose, on peut également opter pour un reliquaire, plus discret et passe-partout.
Un lieu de recueillement personnalisé
Lorsqu’on garde l’urne chez soi, on peut aménager un autel personnalisé pour en faire un espace de recueillement, par exemple en y disposant des photos, des objets qu’elle affectionnait ou des bijoux qu’elle portait. Cet aménagement dans un lieu isolé présente l’avantage de limiter les bris causés par la circulation des enfants.
Les inconvénients
Malaise avec la présence des cendres
Tout le monde n’a pas le même degré d’aisance par rapport à la présence des cendres d’un défunt dans la maison. Cela cause parfois des cauchemars, en particulier chez les enfants, pour qui la compréhension de la mort demeure nébuleuse. Il convient de s’assurer que toute la maisonnée est d’accord pour accueillir les cendres.
Prolongement du processus de deuil
Certaines personnes plus touchées par le départ d’un être cher peuvent entretenir une relation un peu trop étroite avec l’urne, allant même jusqu’à la considérer comme une personne vivante. Cela les empêche alors de cheminer dans leur deuil et en prolonge le processus. Dans ce cas, un accompagnement avec un professionnel peut aider à se détacher progressivement de l’urne.
Absence de lieu de recueillement
En conservant l’urne à la maison, on prive les autres proches de la personne défunte d’un lieu de recueillement. Plusieurs amis de celle-ci ressentent peut-être le besoin de s’adresser à elle lors de moments clés, et ils sont probablement mal à l’aise de demander la permission à l’hôte de l’urne pour la visiter.
Risque de bris ou de vol
Dans de rares cas, il peut arriver que l’urne soit brisée ou endommagée par un sinistre, ou encore volée par des individus peu scrupuleux qui en effectuent la revente. L’entreposage dans un columbarium s’avère alors idéal pour éviter cette regrettable situation.
Sources
https://www.fcfq.coop/chroniques/choisir-apporter-les-cendres-avec-soi-2844/