Les origines de la chapelle ardente
Nous connaissons tous l’expression « chapelle ardente », qui fait partie intégrante de nos traditions funéraires.
En effet, ce qu’on appelle une chapelle ardente (ou chapelle mortuaire) est un lieu temporaire spécialement aménagé pour accueillir le corps d’un défunt jusqu’à la cérémonie funéraire. C’est à cet endroit que les proches viendront le veiller et lui rendre hommage.
Mais qu’en est-il de sa signification? Pourquoi porte-t-elle ce nom bien particulier? Découvrez-en plus sur les origines de la chapelle ardente ainsi que la place qu’elle occupe au cœur des rites funéraires modernes.
La chapelle ardente au moyen-âge
À l’époque médiévale, on exposait habituellement les défunts à leur domicile. Toutefois, quand il s’agissait d’un prêtre ou d’une personnalité publique, l’exposition tenait plutôt place dans la chapelle. Ainsi, un plus grand nombre de visiteurs pouvait venir se recueillir et offrir ses respects.
Dans ce cas, on utilisait de nombreux cierges et chandelles pour éclairer le lieu d’exposition. C’est ainsi qu’est née l’appellation « chapelle ardente ». Cette pratique a d’ailleurs été utilisée lors de la majorité des cérémonies funèbres royales de la fin du Moyen-Âge.
C’est dans le récit des funérailles du Roi français Louis X, en 1316, qu’on trouve les premières notes écrites sur le sujet. On y parle de deux chapelles ardentes, élevées à Saint-Denis et Notre-Dame pour souligner la mort du monarque.
C’est toutefois dans le récit des obsèques de René d’Anjou, mort en 1480, que l’expression « chapelle ardente » est notée pour la première fois.
Attention : Il ne faut pas confondre « chapelle ardente » et « chambre ardente ». Cette dernière désigne un tribunal inquisitoire français du 16e siècle, chargé de juger les crimes contre l’État. |
La chapelle ardente de nos jours
Aujourd’hui, un salon d’exposition pourrait être considéré comme une chapelle ardente moderne. Néanmoins, si dans les salons, le cercueil est souvent placé près d’un mur, le cercueil en chapelle ardente est généralement placé en plein centre de la pièce pour permettre aux visiteurs de circuler des deux côtés du cercueil.
Les modèles de cercueils utilisés pour l’exposition en chapelle ardente sont munis d’un couvercle, qui peut être retiré complètement pour que le défunt ne soit pas caché d’un côté par le couvercle ouvert. On appelle d’ailleurs souvent ce type de cercueil « cercueil de prêtre », très probablement en référence à l’utilisation traditionnelle de ce type d’exposition.
La chapelle ardente peut se tenir dans un lieu de culte, mais aussi à d’autres endroits significatifs comme dans une mairie, un parlement, un musée ou même un amphithéâtre. Dans tous les cas, le cercueil est généralement placé sur une estrade funéraire décorée, qu’on appelle un catafalque.
Quelques exemples de chapelles ardentes notoires
La Reine Elizabeth II : Du 15 au 19 septembre 2022, la Reine d’Angleterre a été exposée en chapelle ardente à Westminster Hall, à Londres. La file pour se recueillir devant le cercueil s’étendait sur 8 kilomètres et certains visiteurs ont dû patienter jusqu’à 30 heures pour passer quelques secondes auprès de la défunte souveraine.
Maurice Richard : Le 30 mai 2000, environ 100 000 personnes sont venues rendre hommage au Rocket au centre Molson, transformé en chapelle ardente pour honorer le défunt.
Le Pape Benoît XVI : Du 2 au 4 janvier dernier. quelque 65 000 fidèles ont fait leurs adieux au chef de l’Église catholique, qui a été exposé durant 3 jours en chapelle ardente dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican.
En mémoire de Michel Côté, qui a été exposé en chapelle ardente le 8 juin dernier au Monument-National, à Montréal. |
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_ardente
https://www.lagentiane.org/chroniques/est-une-chapelle-ardente-3714/
https://www.biographi.ca/fr/bio/richard_maurice_22F.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chambre_ardente